En mer. toujours au même endroit.
Parfois quand on marche, on se sent suivi.
En navigant, parfois, c'est pareil.
Et là, avec TaraTari, nous sentons bien que nous sommes suivis.
Instant d'inquiétude, je me retourne.
En effet: nous sommes suivis.
Des petits poissons.
Ils sont là, juste derrière nous.
Personne n'aime être suivi dans la rue et en mer, c'est pareil. On a eu envie de leur proposer de doubler mais finalement avec Tara Tari, nous avons compris qu'avec ces petits poissons nous pouvions nous aider mutuellement.
Bien groupés derrière le safran de Tara Tari, ces petits poissons sont des petits malins. Ils profitent de notre aspiration pour économiser leurs efforts. L'aspiration est un phénomène physique qui consiste à se placer derrière un costaud (enfin un solide, c'est pareil ;) lors d'un déplacement, en général à une vitesse élevée (c'est notre cas, c'est bien connu ;) afin de diminuer sa propre résistance aux fluides présents dans l'environnement. L'aspiration est fréquemment utilisée en courses, car cela permet d'économiser l'énergie fournie dans l'effort, tout en maintenant une bonne vitesse. Un truc de sportifs, ça l'aspiration! Ces petits pescaditos doivent être copains avec le cycliste Miguel Indurain ou avec le pilote de F1 Fernando Alonso. Malins, ces Espagnols.
Celui qui est devant fournit l'effort, alors de temps en temps, nous demandons aux petits poissons de passer devant. En cyclisme, on parle de "tourniquet belge" pour parler de ce changement en tête du petit groupe. C'est une méthode qui permet d'atteindre de très bonnes vitesses. Et nous la mettons en pratique avec nos petits amis les poissons.
La nature a su bien avant les cyclistes, coureurs de fond et autres pilotes F1, utiliser ce phénomène physique pour économiser de l'énergie. Chez les oiseaux les cormorans utilisent le phénomène, mais aussi et surtout les oiseaux migrateurs, comme les oies sauvages.
Les oies migratrices m'ont toujours fascinée. Elles volent en V tout autour de la terre.
Certains cétacés aussi fonctionnent en V pour se déplacer tout autour de la mer.
Dans le ciel, les oies volent en V car cela permet d'améliorer l'aérodynamisme du groupe, mais cela a aussi un lien avec le phénomène d'aspiration: toutes les oies du groupe, sauf celle de tête, bénéficient d'une petite amélioration de portance due à l'aspiration créée par l'oie située un peu devant dans le V. Les oies effectuent des rotations, afin que chacune puisse se reposer ou mener le V. Economie d'effort et gain de rentabilité; elles vont vite et très loin sans trop se fatiguer. La nature est bien maligne.
En mer, au pied des montagnes de la Sierra Cabrera,
avec Tara Tari et les petits poissons qui se reposent derrière le safran,
inspirée par cette aspiration naturelle,
mon esprit s'évade avec un envol imaginaire d'oies sauvages migratrices.
je me sens bien.
Capucine
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