- "Un cafe con leche por favor" après une bonne nuit de sommeil, un bon bol de café et un peu de lait, de quoi bien attaquer la matinée. Enfin quand je dis attaquer, c'est une façon de parler. Pauvre matinée, elle n'a rien demandé. Dans ce café, il y trois bonshommes - je parle de l'endroit, pas de mon bol. Hier soir déjà, ils étaient là avec d'autres gaillards, en pleine répèt' musicale. Guitares, chants et clap clap avec les mains. Musiques andalouses. Il se passe quelque chose à Aguilas, c'est sûr. Je demande au camarero. "Ils répètent pour le carnaval!". Le carnaval d'Aguilas, c'est Rio en version village espagnol. "Reconnu événement touristique d'intérêt national depuis 1997" me précise-t-on fièrement. Je comprends mieux certaines curiosités de la ville. Comme cette petite maison garage du club des petits amis de blanche neige. Super rigolote. C'est pour le très célèbre carnaval d'Aguilas.
Aguilas |
- "Tu ne restes pas pour le carnaval?"
- "J'aimerais bien, mais la météo est bonne, je dois y aller!"
- "Adios Capitana!"
Depuis que je suis en Espagne, et partout où je passe, les hommes m'appellent "Capitana". Certainement parce qu'ils n'ont pas l'habitude de voir une femme naviguer en solitaire, pas l'habitude non plus de voir une femme 'capitaine' de bateau. Marins pêcheurs ou plaisanciers, ils m'appellent tous pareil, et c'est toujours dit avec beaucoup d'affection.
A la marina Juan Montiel, les marineros viennent à ma rencontre et dans le petit bureau, Luis me tend un feutre. Il a développé une grande photo, genre poster, un portrait immense de ma petite tête. Je me sens rougir. Il m'explique:
- "J'ai été sur Internet, c'est incroyable. Au début en te voyant sur ce bateau, je n'ai pas compris, c'était surréaliste de te voir sortir de la tempête, et arriver comme ça à la voile. Et tu semblais tellement fatiguée en arrivant. C'est fou ce que tu fais!" dit-il en encadrant ma photo et en l'accrochant au mur. ça me fait tout bizarre. On ne s'habitue pas à ces choses-là. Et puis des personnes arrivent. Un journaliste de la radio de Murcia (la grande ville de la région). Et une autre personne de l'EFE (l'AFP espagnole). Valencia, Alicante, Aguilas.. A chaque escale, les journalistes arrivent, prévenus je ne sais pas trop comment de ma présence. Itw rapide, la météo est bonne et je tiens à partir le plus vite possible pour profiter de la lumière du jour. Après quelques photos avec l'équipe du port, il n'est pas 10h, les amarres sont larguées et les voiles, hissées. Plus tard, lors de l'escale suivante, en découvrant les articles, j'ai compris le pourquoi de cet engouement médatique.
Exemple avec cet article du journal "La Verdad" (>> La vérité) :
CLIQUER ICI POUR LIRE L'ARTICLE |
La dizaine d'articles évoque la présence de "Crochet" à Aguilas.
Je ne savais pas que le méchant capitaine était de retour.
Hum. Il y a peut-être confusion.
D'abord on m'appelle "Capitana", maintenant "Crochet".
Pourtant, j'ai beau regarder :
James, de son ptit nom |
La ressemblance n'est pas frappante. Et je ne participe pas au grand carnaval d'Aguilas.
Ok je boite un peu, j'ai des cicatrices et aussi des jumelles (on s'adapte à son temps) mais je n'ai pas de moustache, de chapeau à plume ni de manteau rouge.
: /
En même temps. Je me mets à la place du journaliste qui aurait voulu en savoir plus sur moi. Réflexe Internet... Et pourquoi pas Wikipedia. On se sait jamais. Selon des amis, tout viendrait de là.
Wikipedia. Recherche: "capucine trochet".
Rien.
Enfin si.
Une suggestion. "Essayez plutôt avec cette orthographe".
Je n'invente rien; la preuve : CLIQUER ICI POUR VOIR SI CAPUCINE DIT DES BETISES
C'est certainement pour ça que le marinero a dit "J'ai été sur Internet. C'est incroyable!"
Quelques clics et hop voilà, mon identité est révélée.
Descendante du plus méchant des pirates imaginaires.
A votre place, j'aurais peur.
Capucine... Trochet ;)
Excellent !
RépondreSupprimerMerci Capucine de nous faire ainsi partager ton aventure...